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  • Myriam Buraud

Ne pas ignorer son stress et ses peurs mais "travailler avec" pour avancer | Confinement - semaine 8

Dernière mise à jour : 8 janv. 2021



Désormais il faut se faire à l’idée, nous aurons tous un nouveau rythme dans notre quotidien. Et la peur ne doit surtout pas l'emporter, que ce soit la peur du changement, la peur de la maladie, la peur pour nos proches… Or cette peur ne doit pas être mise de côté non plus, il est important de l’écouter, de la prendre en compte mais elle ne doit en aucun cas guider nos actions et nos décisions.

Oui, il nous faudra prendre beaucoup de nouvelles décisions : dois-je remettre mes enfants à l’école ? Dois-je accepter de retourner sur mon lieu de travail au lieu de poursuive le télétravail ? Dois-je m’autoriser des soirées entre amis ?… L’objectif ici est de se faire confiance, de prendre des décisions qui nous ressemblent et surtout qui nous paraissent acceptables.

Ne restez pas passifs, attachés à vos peurs, lancez-vous, faites confiance en vos ressources intérieures. Ne cédez pas à la critique qui serait plus confortable et vous parasiterait pour avancer. La critique, au sens négatif du terme, ne mène à rien : On confine ! " Oh non trop nul !…" On déconfine ! "non mais ça va pas là !!!..." Il faut arrêter de penser à cette insatisfaction permanente. Ce n'est pas bon de ruminer. Quelle que soit l'évolution de la situation, il y aura des concessions à faire, il y aura des choses négatives, des choses qui ne nous conviennent pas parfaitement, des petits couacs, il nous faut les accepter.

Il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse et devenir psychorigide, appliquant toutes les recommandations jusqu’à l’extrême, arrêtant de vivre. Ce qui est important c’est d’être capable de prendre toutes ses décisions en gardant une certaine liberté et en étant en cohérence avec ses valeurs. Je ne dis pas qu’il faut aller à l’encontre des recommandations qui nous ont privé de nos libertés ces derniers temps, non il faut garder sa liberté de pensée, sa liberté d’agir tout en pensant au collectif, aux efforts de tous durant ces dernières semaines. C’est aussi une manière de remercier le personnel soignant pour tout son travail. Et les valeurs qui nous ont toujours portés jusque là doivent nous aider, nous guider, dans nos choix comme elles l’ont toujours fait.

Avoir l’esprit critique c’est aussi prendre du recul sur tout ce qu’on nous dit, ce que l’on peut lire, ce que l’on peut voir à la télé. La situation est très complexe alors faisons avec, apprivoisons la au lieu de céder à la peur, accroché à tous ces chiffres et images anxiogènes que l’on voit en boucle depuis plusieurs semaines.

Il nous faut aussi attendre, être patient pour que la situation évolue favorablement. Alors attendre ne veut pas dire s’immobiliser pour autant. Néanmoins je suis surprise de voir tous ces français qui râlent ne pouvant pas prévoir leurs vacances !.. Et ci cela nous aidait à revoir nos priorités, à profiter du moment présent, à planifier sur du court terme pour être plus efficace et à croire en l’avenir de manière plus sereine sans se poser des millions de questions. Là, ce n’est pas une tâche facile ! Ne pas pouvoir se projeter à minima est compliqué, la peur de l’inconnu, ne pas savoir comment les choses évolueront, à quoi ressemblera notre vie c’est nouveau pour beaucoup. C’est pourquoi il nous faut repenser les choses au lieu de se bloquer, de se paralyser et de ruminer ses angoisses.

De même, il est impératif de ne pas cristalliser ses peurs sur son entourage, ses enfants avec lesquels on passe énormément de temps. La solution pourrait être de se confier à son conjoint, à un ami avec qui la parole est libre, qui est capable d’écouter avec bienveillance, sans jugement, ou, une fois encore d’écrire pour verbaliser ses peurs, mieux les comprendre et se décharger un peu. Si besoin vous pouvez aussi faire appel à un professionnel.

Dans ces quelques lignes, j’ai un peu l’impression de dire tout et son contraire (accepter mais pas tout accepter, passer à l’action mais être patient), c’est déstabilisant hein ! Mais on touche du doigt le cœur du problème : la nécessite aujourd’hui de faire des concessions pour retrouver un certain équilibre. Le maître-mot ici : la nuance, la bonne dose, la mesure qui va nous convenir, se situer sur son échelle personnelle dans un ressenti qui est acceptable, tolérable pour nous. Ne pas tout remettre en question, ne pas se mettre en péril, mais s’ouvrir suffisamment, innover juste comme il faut, pour se retrouver en accord avec soi même.

Le déconfinement est donc une nouvelle source de stress et d'angoisse. Ces dernières semaines notre charge mentale s’est vue augmenter et la conciliation entre vie de famille, vie de couple, vie professionnelle, gestion de la crise dans son quotidien, tout cela n’est pas si évident. Il faut donc garder le cap et continuer à structurer au maximum ses journées et ses semaines.

On observe désormais des attentes très fortes liées à l’emploi, aux transformations des pratiques sociales et professionnelles ( comme évoqué dans mon article " le confinement, superbe opportunité pour mieux réfléchir à son avenir professionnel !") Il est donc impératif que les entreprises jouent vraiment le jeu et composent avec ce nouveau contexte, elles aussi. Les postures des managers devront être adaptées. Ces derniers auront aussi la lourde tâche de calmer l’anxiété plus forte chez certains. Il peut parfois être nécessaire de faire appel à des psychologues du travail. Il serait même bénéfique que certaines entreprises revoient pour l’occasion leurs politiques de prévention des risques psychosociaux.

Les managers ne peuvent pas et ne doivent pas négliger les effets psychologiques du confinement sur le salarié. Rien de pire que de demander aux salariés de garder le sourire quoi qu’il arrive. Cela n’aurait pour conséquence que d’enfouir un peu plus profond un mal être qui nous ronge déjà et qui serait en plus accompagné de culpabilité, voire de honte, et nous empêcherait d’en parler et ainsi de se libérer. Il faut donc pouvoir proposer des solutions, savoir faire preuve d’écoute. Il serait inapproprié de demander de faire comme si tout allait bien.

Ainsi un accompagnement au niveau des managers pourrait être opportun car eux aussi sont impactés par ce contexte et n’ont pas forcément les armes et les outils pour soutenir leurs équipes. Il est nécessaire de leur donner les clés pour accompagner les équipes de manière constructive, permettant à ses dernières de rester confiantes et motivées et de les faire travailler dans un état d’esprit plus serein parce que, justement, ils se sentent écoutés. Il serait aussi pertinent de former les managers à certains fondamentaux liés au management à distance.

Cela est d’autant plus important que le télétravail apporte son lot de complications, surtout lorsque c’est nouveau au sein d’une entreprise. Il existe des risques de dérives du travail à distance. Certains salariés peuvent être dans une logique de surinvestissement. Le droit à la déconnexion est plus compliqué à mettre en place, d’autant qu’un certain déséquilibre entre vie pro et vie perso a pu s’instaurer ces dernières semaines.

Il faut également être vigilant vis-à-vis de ces salariés qui seraient au bord de l’épuisement, du fait de gérer travail et enfants sur les mêmes temps. Ainsi, les managers et les équipes RH devront rassurer le salarié et être en mesure de répondre au stress et aux inquiétudes liées à la charge de travail.

On a parfois entendu dans les médias certains qui parlaient de la nécessité de " rattraper le retard " ! Comment peut-on accueillir cela ? Cela ne peut qu’ajouter du stress au stress. Responsabiliser davantage , voire culpabiliser ses salariés n’est pas la solution. Au départ, ces derniers sont souvent dépassés, un coup de pression serait alors inutile à mon sens et même néfaste pour la poursuite du travail dans de bonnes conditions. C’est tout l’inverse qu’il faudrait faire : accompagner ses salariés, les aider à avancer et à se projeter plus sereinement, dans un contexte sanitaire et économique très fragilisant.

Et qu’en sera-t-il le jour du retour au sein des locaux de l’entreprise ? Certains iront avec excitation, d’autres avec appréhension !... Tout sera sans doute un peu différent, cette crise et cet isolement social aura laissé des traces, venant impacter nos rapports avec nos collègues. Notre vie sociale a bien été chamboulée et on ne pourra pas la reprendre là où on l’avait laissée. Ce sera forcément différent. De nouvelles pratiques vont naître dans la sphère travail et dans la sphère sociale.

Enfin, pour faire face à toutes ces peurs que l’on a, il est important d’avoir quelques points d’ancrage, quelques repères qui n’ont pas bougé, qui sont solides, auxquels on peut se rattacher pour pouvoir avancer et se réinventer. Ceci est valable aussi bien dans la sphère privée que dans la sphère professionnelle. Il faut chercher, faire un travail sur soi, sur sa pratique et s’attarder sur ce qui nous sécurise. Cela peut consister en des petites choses toutes simples : une chanson qui nous donne le sourire et qui va nous aider à avoir l’esprit plus léger quand on passe du temps avec ses enfants, un tableau de bord journalier qu’on a l’habitude de faire pour structurer sa journée de travail, une pause goûter qui nous permet de se faire un petit plaisir et nous offre une vraie coupure afin d’être plus frais et disponible quand on repart… Là je n’évoque que des éléments concrets mais il faut aussi être capable de mettre en lumière vos ressources, celles qui sont bien ancrées en vous, celles qui vous aident à vous relever après un obstacle ou qui vous permettent de tenir le cap pendant la tempête…

Alors posez-vous la question : quelles sont les meilleures aptitudes, qualités, ressources que vous avez en vous ? A quel moment les avez-vous mis à profit pour vous apporter du positif (cela peut être des toutes petites choses qui vous paraissent anodines, mais n’oubliez jamais toutes ces petites victoires du quotidien qui vous ont permis d’avancer et de vous construire un sacré chemin au bout du compte)? Et comment allez-vous pouvoir les utiliser désormais ?

Allez, je vous laisse chercher pour repartir de plus belle !

Myriam

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