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  • Myriam Buraud

Boycott du dispositif 2022 dans le parcours de soin... mais pourquoi?


Comme une grande majorités des psychologues j'envisage de boycotter les propositions actuelles du remboursement des séances de psychologue en 2022 puisqu’elles ne sont pas d'un niveau suffisant et nécessaire (ou acceptable) pour améliorer la qualité et l’efficacité des soins psychiques.


Elle ne cautionne ni la validité scientifique des propositions, ni les conditions d’accès au psychologue et à la psychothérapie, ni les conditions financières.


Les points problématiques sont :


1. Prescription des soins par le médecin généraliste : l’obligation de passage par le médecin généraliste pour le remboursement de la psychothérapie va retarder et limiter l’accès aux soins. Les psychologues doivent pouvoir poser eux-mêmes, de manière autonome, l’indication d’une thérapie remboursée. Nous soutenons, évidemment, la collaboration entre les professionnels de santé mentale et le médecin généraliste.


2. Le calcul de la grille tarifaire : le tarif de remboursement proposé au psychologue est très inférieur au coût actuel des séances de psychothérapie. De plus, elle ne tient pas compte de nombreuses charges inhérentes au travail en libéral, ni des spécificités de ce travail : durée des consultations, thérapies spécifiques, évaluations psychologiques coûteuses, absence des patients au rdv… Cette tarification dévalorise l’acte et n’est pas compensée par la possibilité de dépassement d’honoraires.


3. Non-reconnaissance de la qualité : peu d’universités enseignent une psychothérapie structurée dans la formation universitaire initiale pour le titre de psychologue. La formation est un engagement personnel en temps et en argent dans le but d’augmenter l’efficacité de la prise en charge. Elle est très couteuse notamment pour des psychologues en début d’activité. Elle est par ailleurs complétée par des séances de supervision régulières et des formations complémentaires à la charge du psychologue. La tarification imposée par le gouvernement dissuadera l’investissement du psychologue dans une formation continue. Les propositions actuelles n’inciteront donc pas à la spécialisation et à l’amélioration des compétences qui sont des garanties d’une prise en charge efficace pour les patients.


En conséquence, beaucoup appellent au boycott des propositions gouvernementales et demandent à être consultés urgemment par les représentants de l’état afin de discuter des limites des propositions actuelles, et de soumettre des pistes d’amélioration dans l’intérêt des patients mais également de la profession de psychologue.


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