Me revoilà ! Après avoir abordé dans mes 2 articles précédents l’organisation à mettre en place et le télétravail, je reviens avec quelques idées pour tenir au mieux sur la durée.
Alors déjà voyons le positif : depuis le début du confinement en France nous avons plutôt une météo agréable. Certes tout le monde n’a pas la possibilité de se poser au soleil sur son balcon ou dans son jardin mais cela reste malgré tout un sacré coup de pouce pour notre moral ! Oui oui, la lumière ça aide à avoir le moral c’est bien connu. Donc n’hésitez surtout pas à vous exposer à une intensité lumineuse assez forte (même simplement à proximité de votre fenêtre) pendant au moins une demi-heure en début de matinée. Cela permettra d’agir de manière positive sur les hormones qui jouent un rôle dans la lutte contre la dépression.
Bon et puis je passe rapidement car j’en ai déjà parlé dans un précédent article mais il est extrêmement important de garder un certain rythme dans ses journées et ses semaines et de respecter un certain planning ou de se donner un cadre. Ca rassure, ça structure, ça rythme. Ainsi notre rapport au temps est moins anxiogène. Organiser ses journées jusqu’à la libération est plus rationnel et nous évite de sombrer du côté obscur de la Force. Il est donc important de se construire un petit emploi du temps, même simple, surtout quand on n’a pas accès au télétravail. Se laisser totalement porté risquerait de nous amener vers une certaine dérive de nos habitudes de vie. On garde donc notre petite routine sur l’heure du lever, l’heure du déjeuner, les sessions de travail, la petite séance télé…
Il est aussi positif de maintenir un minimum d’activité physique, et pas nécessairement en allant rejoindre tous les champions de marathons qui se sont révélés depuis le début de cette crise sanitaire (perso je n’ai jamais vu autant de monde vénérer à ce point la course, le running, le « yogging »). On trouve plein de vidéos super sur youtube qui nous permettent de faire un peu de sport avec ou sans matériel, et pour tous les niveaux. Alors on ne se prive pas ! En principe, le côté cocooning devant la télé a perdu un peu de son intérêt maintenant que nous avons dépassé les 4 semaines, alors on se motive et on bouge son body ! On arrête ainsi de tout mentaliser, d’intellectualiser, de ruminer, et on fait un retour au corps, ça ne peut être que bénéfique.
Si j’évoquais plus haut l’importance du cadre néanmoins il ne faut pas tomber dans un contrôle extrême, il faut aussi pouvoir laisser s’exprimer nos émotions. C’est normal et c’est sain de laisser s’exprimer nos frustrations, nos colères, nos peurs, nos regrets… Il faut pouvoir tenir compte de ces émotions et les utiliser, les travailler. Elles nous sont utiles pour nous adapter, nous apprendre de nouvelles choses sur nous mêmes, trouver de nouvelles ressources, se réinventer. A mon sens, il ne faut surtout pas chercher à les éviter car elle risqueraient d’exploser un peu plus tard, encore plus fortes et ne nous serons plus bénéfiques pour avancer, apprendre, construire. Plus on arrivera à exprimer ces émotions facilement, moins elles seront douloureuses et pérennes. Ainsi, il nous faut lâcher prise et s’accepter soi même. Cela nous aidera par la suite à prendre du recul, à travailler sur ces émotions et à les transcender pour avancer. Il est ainsi essentiel de mettre des mots, des couleurs sur ces émotions, de les verbaliser, à l’écrit ou à l’oral pour qu’elles aient moins d’impact sur notre quotidien. Ruminer une émotion, la garder trop longtemps, par peur du non contrôle ne fera que vous ronger de l’intérieur. Le maître-mot est donc communiquer et verbaliser. Quand je dis verbaliser cela peut être avec soi-même, via un journal de bord par exemple. Alors on retient bien 2 choses: acceptation et lâcher prise !!
On prend donc le temps de s’écouter et surtout on prend chaque problème l’un après l’autre. Il faut arrêter d’anticiper, de se projeter. Je sais c’est dur pour beaucoup de naviguer à vue mais là c’est indispensable. Il nous faut prendre chaque journée, chaque instant, l’un après l’autre. On a une échéance fixée au 11 mai et après que va-t-il se passer ? Nous n’en savons pas plus. Il faut donc arrêter d’essayer d’anticiper et se dire qu’il faut apprendre à vivre en confinement jusqu’à cette échéance, pour le reste on verra plus tard . On reste dans la psychologie positive et on ne se laisse pas polluer par des projections inutiles ! On reste concentré sur le moment présent, on profite des moments positifs qui nous sont offerts sans dévier et réfléchir à l’après. De toute manière cette situation est nouvelle, inattendue, exceptionnelle, donc tout ce qui viendra après sera inédit !
Il faudra être créatif et se réinventer, mais chaque chose en son temps. Avant de construire du tout beau tout neuf, il nous faut des fondations solides. Votre mission si vous l’acceptez est donc de garder ou de trouver votre équilibre (mental, physique et psychique), de le travailler jour après jour pour ensuite se lancer dans de nouvelles actions, de nouveaux projets.
Notre rapport au temps est donc essentiel dans la crise que nous traversons. Barrer les jours de confinement qu’il nous reste dans le calendrier serait contre-productif. Il y aura forcément un avant et un après confinement, donc faire un décompte jusqu’au 11 mai ne pourra qu’engendrer angoisse et frustration. Aussi on reste centré sur son petit emploi du temps quotidien, on se concentre sur la journée en cours et tout paraitra plus court et plus simple.
Et dans chaque journée, il est impératif de se faire plaisir ! Avec sa série préférée, sa chanson du moment, sa petite blague du jour etc. Surtout on ne culpabilise pas de se faire ces petits moments de plaisir, au contraire on en profite pleinement car ces moments doivent faire partie intégrante de votre planning. Et pour profiter vraiment, on coupe complètement, on se met à distance de l’actualité qui nous entoure.
Ainsi, il est important de ne pas passer trop de temps sur les chaines d’infos. Et surtout n’accordez pas trop de crédits à tous les messages que vous recevez. Votre meilleur copain Jean-Mi ou le cousin Jojo hyper connecté ne vous enverront pas que des articles ou infos utiles. Aujourd’hui tout le monde y va de son analyse de la situation mais tout n’est pas bon à prendre. Attention aux fake news qui sont encore plus nombreuses en ces temps compliqués. Limitez donc vos lectures et veillez à valider qui en est l’auteur : est-il médecin ? Chercheur ? Est-il légitime pour vous donner de l’info. Bon, vous me direz : « Et toi la ptite psy de province, pourquoi on devrait t’écouter ? » Là vous avez raison !! Bravo ! A vous de vous faire votre avis, de vous construire vos bonnes pratiques pour vivre mieux votre quotidien, pour rebondir positivement !
Enfin je l’ai déjà dit dans mon article « confinement - semaine 3, on en parle ? » mais j’en remets une petite couche : il est impératif de gardez le contact avec votre entourage ! Nous sommes des êtres sociaux. Nous existons grâce à notre appartenance à des groupes amicaux, familiaux ou encore professionnels. Être privé de ce lien social engendrerait forcément une frustration. Pour traverser cette période compliquée il est essentiel de se recentrer sur le vécu collectif, voire fraternel. Bien entendu, les sentiments de solitude et d’isolement ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Néanmoins les échanges sociaux et affectifs demeurent un des besoins humains les plus essentiels.
Il faut donc continuer à garder des liens avec ses proches, au travers d’appels réguliers, de mails, de visio, surtout si vous vivez seul.
Et si être à plusieurs dans son logement représente des avantages, il existe aussi certains inconvénients!... Si on est pas au top , on peut en discuter mais attention à ne pas faire que ça et à ressasser ses idées noires en famille. Il faut aussi veiller à toujours avoir des petits moments de liberté en solo car être ensemble H24 peut se transformer en cauchemar et révéler certaines tensions.
Courage à tous et toutes, et gardez le smile !
Myriam